Cérémonie d'inauguration de la nouvelle église Sainte-Geneviève





Source: L'ami de la religion, 1822, Tome XXX, p.247. chez Adrien LE CLERE, Paris



La cérémonie de l'ouverture et de la bénédiction de a nouvelle église Sainte-Geneviève a répondu à l'importance de son objet et à la piété des fidèles. Dès le matin, l'église, qui avait été décorée provisoirement de la manière la plus convenable, était remplie de monde. A dix heures, un clergé nombreux, composé des ecclésiastiques des différents séminaires de la capitale, est allé processionnellement chercher M. l'archevêque à l'Ecole de Droit, placée vis-à-vis de l'église. On est ensuite retourné à Sainte-Geneviève, en chantant les litanies. M. l'archevêque a prononcé les oraisons pour la consécration d'un église. Les Princes et Madame sont arrivés en ce moment, et ont été reçu par le prélat à la tête de son clergé. La bénédiction de l'église terminée, on est descendu dans l'église basse, où un procès-verbal a été dressé et signé par les Princes, les prélats et les autorités présentes. On y a pris les reliques de Sainte Geneviève, dont nous parlerons plus bas, et on les a portées processionnellement dans l'église haute. M. l'archevêque a commencé la grand-messe; il était près de midi. Le tout s'est passé avec beaucoup d'ordre et de pompe. Cinq prélats, MM. les archevêques de Nisibe, de Besançon et d'Arles, M. le coadjuteur d'Edimbourg et M. l'évêque de Meaux, plusieurs évêques nommés, le chapitre métropolitain, les missionnaires de France, les élèves de tous les séminaires de la capitale, et même ceux du petit séminaire de Versailles; des députations des deux chambres, les deux préfets, le corps municipal, les cours et tribunaux, etc., remplissaient un des côtés de la croix. La cérémonie n'a fini qu'à près de deux heures, et les Princes, qui sont restés jusqu'à la fin, ont été reconduits par M. l'archevêque et son chapitre à la porte de l'église.
L'impiété avait, en 1793, dispersé et profané les reliques de Sainte Geneviève, et s'était flattée de détruire tout ce qui restait de cette antique patronne de la capitale: mais Dieu a gardé ses os, comme dit le Prophète, et des portions de reliques viennent d'être religieusement recueillies, et sont aujourd'hui réunies dans la nouvelle église. M. Tonnelier, ancien doyen de la collégiale de Châtillon-sur-Loing, et aujourd'hui curé de la paroisse, qui autrefois était du diocèse de Sens, et est aujourd'hui de celui d'Orléans, a apporté une portion de reliques qui était déposée dans son église, et qui avait été donnée, sous Louis XV, à un prieuré voisin. On y a joint des fragments moins considérables de reliques de la sainte, qui étaient à Creil, diocèse de Beauvais; dans une autre paroisse du diocèse d'Amiens; chez les Carmelites de la rue d'Enfer, et en la possession de M. le curé de Saint-Roch. Toutes ces reliques ont été réunies dans un beau reliquaire, qui a été placé, lors de la cérémonie de jeudi dernier, sur une table de marbre, au dessous du dôme: elles y resteront exposées, pendant la neuvaine, à la vénération des fidèles. M. l'archevêque, par une circulaire du 3 janvier, a fait part aux curés de son diocèse du succès de ses recherches pour rassembler quelques restes précieux de la dépouille mortelle de la sainte, et il se félicite de pouvoir les offrir encore à la dévotion des peuples.